L'épidémie pousse à maginer de nouveaux rites
- Par lysanera
- Le 25/06/2020
Beaucoup d’entre nous en ont fait l’expérience, directement ou via des proches touchés par un deuil : pendant l’épidémie de Covid-19, la restriction draconienne des pratiques funéraires a représenté une épreuve supplémentaire à celle de la perte d’un être cher.
Funérailles expédiées en tout petit comité, impossibilité de faire ses adieux au défunt, gestes rituels réduits à leur plus simple expression… : « Ces moments nous ont fait prendre pleinement conscience du manque que représente l’absence de cérémonies funéraires, qu’elles soient religieuses ou laïques » témoigne un ami, qui a perdu sa mère. Difficile sans cette étape de faire son deuil, de réaliser vraiment le départ de la personne. Sans parler du besoin de partager ses émotions avec sa famille et ses amis et de ressentir autour de soi l’affection de ses proches. » Pendant l’enterrement, très rapide et tenu en tout petit comité – trois personnes au cimetière – les fils de la défunte ont tenu à diffuser un petit air de musique classique avec un téléphone portable.
► En attendant des jours meilleurs pour organiser une messe permettant de réunir la famille et les amis, le fait d'avoir réalisé ce petit geste illustre le besoin des personnes privées de cérémonie d'inventer leurs propres rituels, même les plus simples. Les réeaux sociaux y contribué, en permettant, par exemple, d'organsier des minutes de silence collective, pendant laquelle tous les proches se sont recueillis au même moment, chacun chez soi. D'autres personnes racontent qu'au moment d'un enterrement auquel elles n'ont pas pu se rendre, elles ont arrêté toute activité pour se recueillir ou pour prier.
Les professionnels concernés aussi
Les professionnels du funéraire ont été, eux aussi, affectés par la simplification à l’extrême des cérémonies. Certains ont imaginé des alternatives, comme, par exemple, la retransmission des funérailles par Internet, ou la possibilité de reporter à une date ultérieure la réunion des familles et des proches. La sociologue Pascale Trompette a analysé, pour le Journal du CNRS, ces pratiques en temps de crise (à lire ici).