La coopérative de Nantes invente un nouveau modèle de pompes funèbres
- Par lysanera
- Le 03/12/2018
Après trois ans d’existence, la coopérative funéraire de Nantes compte, en septembre 2019, plus de 500 sociétaires, y compris des consommateurs, et fait des émules dans d’autres villes de France.
C’est un cas unique en France, mais il ne devrait pas le rester très longtemps. A Orvault, dans la périphérie nord de Nantes, Sabine Le Gonidec (à droite sur la photo), Brigitte Brodin (à gauche) et Sophie Dronet ont créé, en 2016, la première coopérative funéraire française. Constituée en SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif), elle permet à qui veut d’en devenir membre, moyennant une participation financière comprise entre 20 € minimum et 5 000 €. Chaque personne qui investit dans la coopérative en devient l’un des copropriétaires et, à ce titre, peut prendre part aux décisions.
Comme le souligne Sabine Le Gonidec, dans une telle cette structure, « personne ne peut s’enrichir sur le dos de l’entreprise. Cela permet d’instaurer un climat de confiance avec les familles, qui sont certaines que nous ne sommes pas là pour faire du profit ou pour placer à tout prix des produits. »
Sabine Le Gonidec, qui est à l'origine du projet, pensait d’abord se lancer sur le marché des produits funéraires, avec l'envie de mettre ceux-ci un peu plus au goût du jour. Mais à force de découvrir le monde des professionnels du funéraire, cette ancienne responsable de marketing et de communication a fini par se dire que cette ambition restait bien trop superficielle. « J'en ai acquis la conviction : c’est tout le système qu’il faut changer ! », raconte-t-elle aujourd'hui. Inspirée par le modèle très populaire des coopératives funéraires au Québec, elle décide alors de lancer une agence de pompes funèbres de ce type en France. « C’est, en effet, la meilleure formule pour instaurer la confiance entre le professionnel et les familles, explique-t-elle, et pour s’inscrire dans un projet solidaire, en pratiquant des prix justes. » Plutôt que de chercher à vendre des produits ou des services inutiles, la conseillère funéraire et ses associées préfèrent passer le temps nécessaire avec les familles, dans un cadre chaleureux et le moins traumatisant possible.
Le projet a bénéficié du soutien de nombreux organismes solidaires, ainsi que de la Nef, une banque coopérative engagée dans les projets éthiques. Sa réussite devrait aider d'autres intitivatives à se concrétiser. « Nous suivons bien sûr ces futures coopératives et nous les soutenons par notre expérience et nos conseils », conclut Sabine Le Gonidec, mais nous n'avons pas la volonté de créer une sorte de réseau de pompes funèbres coopératives. Nous voulons bâtir un réseau d'entre-aide, mais pas un réseau commercial. »
Pour aller sur le site de l'agence.
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