Les coopératives s'organisent en Fédération

Article publié le 06 mai 2021

Forte de cinq coopératives funéraires, d'associations funéraires et de différents partenaires, la FC2F
(Fédération des coopératives funéraires de France) devrait devenir opérationnelle au cours du
second semestre. Son objectif est d’abord d’accompagner les nombreux projets de création,
mais aussi de proposer, à terme, une alternative aux grands groupes de pompes funèbres.

En 2016, l’apparition de la coopérative funéraire de Nantes avait été un petit événement sur un secteur
plutôt rétif à l’innovation et Coope rative dijonouvert depuis une vingtaine d’années à peine à la concurrence. Depuis, le succès de Nantes a marqué a marqué le début d’une dynamique et d’un engouement pour ce nouveau type d’agences de pompes funèbres. D’autres coopératives ont vu le jour à Rennes, Bordeaux ou Tulle et, dans plusieurs villes de France, des associations travaillent à des projets d’ouverture.
Dès le début de ce mouvement, les coopérateurs funéraires ont bien compris l’intérêt d’unir leurs forces : dès 2016, Nantes avait monté une Association des coopératives funéraires, dans l’optique de susciter et d’accompagner d’autres vocations.
Maintenant que celles-ci se multiplient, les choses commencent réellement à prendre forme, sur
la base de cette Association, qui a déjà soutenu la création de la coopérative de Rennes.
« Nous l’avons réorganisée etréécrit ses statuts, en cours de publication », précise Olivier Gallet,
cofondateur de la coopérative funéraire Syprès, à Bordeaux. La FC2F, pour Fédération
des coopératives funéraires de France, compte à ce jour cinq membres, des associations train de monter
des projets, ainsi que différents partenaires. Sa présidence est exercée collégialement par les trois
coopératives de Nantes, Rennes et Bordeaux. Elle est en train de lever des fonds, afin de pouvoir,
peut-être dès la rentrée de septembre, recruter deux permanents, dont l’un en alternance,
et rendre la structure opérationnelle.

Identité commune. L’objectif de la Fédération est d’abord d’accompagner les porteurs de projet – huit
actuellement, mais « il ne se passe pas un mois sans qu’une association ne nous contacte pour nous
demander conseil », raconte Olivier Gallet. La Fédération peut elle-même compter sur l’aide de ses
homologues québécois, nés dans les années 1980 et devenus un acteur très puissant sur le marché
canadien. Car l’ambition, à plus long terme, est bien de devenir une alternative crédible aux grands groupes
funéraires qui dominent le marché français – les Pompes funèbres générales en tête (600 millions d’euros
de chiffre d'affaires en 2019) et le groupement Funécap, près de 350 millions de chiffre d'affaires et
capitalisée à 1 milliard d'euros). En imposant un modèlede funérailles plus solidaire,
davantage tournée vers l’accompagnement des familles que vers la marchandisation, tout en respectant
les différences propres à chacun de ses membres. La création d’une identité commune, à travers
une marque, une enseigne, un label, voire une franchise est pourtant bien à l’étude au sein de la Fédération.

En outre, son horizon dépasse largement le cadre strictement commercial. La plupart des coopératives
choisissent d’ailleurs de se structurer en SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) plutôt qu’en Scop, afin
de réunir autour de leur projet d’autres parties prenantes que les seules personnes impliquées directement
dans l’activité de l’entreprise : les consommateurs, mais aussi le grand public en général ou les collectivités
locales, des artistes, des intellectuels… Et ça fonctionne : la coopérative de Nantes réunit déjà
600 sociétaires à ce jour, celle de Rennes 250 et celle de Bordeaux 150. De quoi concrétiser ce volet
plus culturel du monde funéraire, et qui tient particulièrement à cœur à Olivier Gallet, celui de nouer
des relations beaucoup plus profondes et étroites avec toutes les autres professions concernées par la mort,
le milieu médical, notamment, et de prendre une part active aux débats de société autour d’un sujet de
plus en plus ouvert aux changements.

A lire sur le même sujet
Les coopératives arrivent en France
La coopérative de Nantes invente un nouveau modèle de pompes funèbres

Pour les personnes intéressées par un projet de coopérative, Syprès organise chaque mois des réunions d'informations pratiques.
 

Illustration
Campagne d'information de la coopérative funéraire de Dijon